L’heure de midi nous projette dans cet instant lié à la verticalité. Comme l’écrit Gaston Bachelard : « Soudain toute l’horizontalité plate s’efface. Le temps ne coule plus, il jaillit[1]. »

[1] Bachelard, Gaston. L’Intuition de l’instant, Éd. Stock, 19311

Midi et Minuit

 

Sommaire

L’HEURE DE MIDI ET LE TRAVAIL MAÇONNIQUE

MIDI OU LA PLÉNITUDE ABSOLUE DE LA LUMIÈRE

La douzième heure, midi plein

Les dangers de l’heure de midi

MIDI ET LA NOTION DU TEMPS SACRÉ

A midi, le temps s’arrête, il est comme pétrifié

L’abandon du mesurable et du quantifiable

La rencontre du ciel et de la terre

MIDI ET MINUIT

Midi et minuit sont comme deux portes

Midi et minuit, les deux Saint Jean

Midi et minuit, l’alternance du travail et du repos

 

Midi ouvre les travaux, Minuit les ferme

Lors des travaux en loge, il est de coutume de s’informer de l’heure au début et à la fin des tenues ; la plupart des rituels indiquent toujours qu’il est midi à l’ouverture des travaux et minuit lors de leur fermeture. Ainsi, symboliquement, tous les maçons du monde travaillent à la même heure et aussi au même endroit car, dans tous les rituels, l’espace de la loge est invariablement délimité entre l’Orient et l’Occident, le Nord et le Midi.

Ces délimitations spatio-temporelles, quasi-identiques dans toutes les loges, traduisent notamment le caractère de la Maçonnerie qui se veut universelle. « La Franc-Maçonnerie embrasse toute la nature et tous les Maçons répandus sur la surface de la terre ne forment tous ensemble qu’une seule et même Loge », nous disent les Instructions par demandes et réponses au grade d’Apprenti du Rite Écossais Rectifié.

On peut s’étonner de ces heures de midi et de minuit, qui encadrent les travaux maçonniques, car les constructeurs ordinaires ont coutume de se mettre à l’œuvre aux heures matinales, de s’interrompre à midi, puis de reprendre leur travail jusqu’à la chute du jour et de se reposer pendant la nuit.

Pourquoi les francs-maçons réservent-ils à leur labeur la deuxième moitié du jour et la première moitié de la nuit ?

Pourquoi les francs-maçons consacrent-ils à leur travail en loge les douze heures durant lesquelles le soleil, après avoir atteint le plein développement de sa puissance à midi, va glisser vers son déclin, pour ensuite disparaître au couchant et conduire au cœur de la nuit noire, à minuit ?

Une première réponse peut être donnée à cette énigme en considérant que le travail du franc-maçon en loge n’a rien de physique ni de matériel car il est d’ordre spéculatif : c’est celui du cœur et de l’esprit qui est indépendant du rythme biologique et des forces physiques nécessairement marqués par le temps mécanique.

En fait, midi et minuit sont des heures symboliques qui échappent au temps indiqué par les horloges. Alors que le temps profane est objectif, neutre et, par-là, commun à tous, le temps maçonnique est subjectif, variable et individuel, car ressenti différemment par chacun. Midi et minuit sont donc, comme nous allons le voir, des heures qui expriment des qualités ou des états plus que des quantités ou des mesures chronométriques ou chronologiques.

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dans le livre de Jean-Claude Sitbon

 » Voyages dans la symbolique maçonnique en loge bleue « 

Recueil de textes de ses conférences édité en 2023

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A propos de l'auteur Voir tous les posts

JCS

Avec une pratique de plus de vingt années du Rite Écossais Rectifié, J.C. Sitbon a été Vénérable Maître de sa loge de 2003 à 2006 et rédacteur en chef, jusqu’en 2008, de L’Etroit Lien, journal destiné à une dizaine de loges provençales travaillant au Rite Écossais Rectifié.

En 2009, il fonde et depuis anime le Cercle d’Etudes et de Recherches sur le Rite Écossais Rectifié  (CERRER), situé à Marseille, dont les travaux visent à approfondir l’histoire des origines, de la structuration et de l’évolution de ce rite maçonnique. LE CERRER accorde également une place importante à l’étude de la symbolique et aux spécificités du Rectifié, tout en privilégiant une approche universelle.