Dès le premier instant d’entrée en Loge, dès le premier pas, il existe une relation symbolique essentielle : le passage du seuil, de la porte. La porte du temple maçonnique constitue un lieu de mystère ; elle marque la rupture dans la continuité des espaces.
La porte du temple maçonnique, le passage d’un seuil
Extraits du livre de Yann Druet : « Le chantier de Maître Hiram ».
« Dans les rituels anciens existait le geste de passage du « seuil périlleux » gardé par les maîtres avertis chargés de couvrir le Temple donc de le défendre, et d’identifier les frères, afin de permettre l’accès aux seuls initiés. Les deux frères qui gardaient la Loge de Saint Jean avaient le rôle de Janus, l’un qui regardait vers l’extérieur, et l’autre qui regardait vers l’intérieur. (…) Le passage de la porte constitue une limite entre le monde profane et le monde sacré, l’espace qui est un vide, une césure, le passage d’un monde à un autre. A l’extérieur du Temple se trouve le monde profane, dans un mouvement horizontal, circulaire et permanent. A l’intérieur du Temple, se trouve le mouvement vertical, mais immobile sur l’axe horizontal. C’est le passage du matériel au spirituel, l’extraction du monde du créé pour rejoindre l’essence, la puissance, le verbe créateur, le Logos, la loge. (…) Le premier passage dans cet univers en mouvement dans les espaces de la pensée se doit d’être ritualisé comme il convient, marquant la rupture entre le monde du matériel, retenu à l’extérieur par le glaive abaissé, et montrant le chemin vers lequel doit tendre toute action, par le glaive levé. Le seuil est donc bien le lieu à la fois d’une rupture et d’un lien ».
La porte du temple maçonnique : la porte d’occident
La porte du temple maçonnique est désignée sous le nom de « porte d’Occident », ce qui doit nous faire souvenir que c’est à son seuil que le soleil se couche, c’est à dire que la Lumière s’éteint.
Au delà règnent donc les ténèbres, par conséquent le monde profane. La porte du temple est placée à l’occident car le maçon vient des ténèbres du monde profane pour venir vers l’orient, à la recherche de la lumière. Dans Symboles de la science sacrée de René Guénon, on lit :
» La porte est essentiellement un lieu de passage, représentant comme tel la transition d’un état à un autre, et plus spécialement d’un état « extérieur » à un état « intérieur » .. toujours comparable à celui du monde terrestre et du monde céleste. »
Lien entre les mondes, entre l’invisible et le visible, la porte du temple maçonnique est dynamisme vital, permanent appel à quitter le monde de la multiplicité pour entrer dans celui de l’unité. Le chemin qui conduit vers elle est celui de l’éveil, éveil à la vie de symboles, à la puissance des rituels, à la présence de l’autre monde.
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