Humilité et miséricorde | Rite Ecossais Rectifié

L’humilité n’est pas seulement une vertu au sens moral du terme. Elle est plus que cela.  C’est une grâce, une illumination tout intérieure, la rencontre avec un plus grand que soi qui nous habite et devant Lequel on ne peut que s’effacer.

 Le texte qui précède ainsi que ceux qui suivent sont extraits d’un article rédigé par Philippe Mac Leod* dans la revue « La Vie ».

L’humilité et le silence du cœur

 » C’est l’humilité qui fait la miséricorde, plus loin que l’indulgence, plus haut que la tolérance. »

 » … Ce silence du cœur, qui peut tout accueillir, et dans le même temps tout donner, car rien ne le retient, rien ne l’accapare. Il n’est pas durci par l’orgueil, raidi par la peur, aigri par les envies, les frustrations, rétréci par les crispations sur soi. Il est large, lâche, pourrait-on dire, parce que sans bords, sans limites bien arrêtées, puisqu’il ne s’appartient plus.

L’humilité, c’est tout voir par le dedans, tout approcher par cette dépossession de soi, en découvrant peu à peu combien un cœur rempli de Dieu ne peut plus battre pour lui-même, mais uniquement pour cette présence qu’il abrite et qui le grandit démesurément, sans violence, sans ostentation, avec douceur, naturel et simplicité. L’humilité, ce n’est pas se faire petit devant les autres, mais devant Dieu qui les regarde à travers nous. »

L’humilité et l’oubli de soi

« La miséricorde, c’est d’abord se taire, se recueillir pour accueillir ; mais, profondément, se taire en s’ouvrant, et non, comme souvent en se crispant, en accusant le coup ; se taire pour faire taire les remarques parasites, les petits chiens de l’affirmation de soi, qui gardent la maison et aboient chaque fois qu’une silhouette se profile ; se taire pour se faire plus large à l’intérieur, en sentant les nœuds se desserrer, se dénouer un à un, les murs fondre comme neige au soleil ; se taire pour s’oublier un moment, complètement, et laisser Dieu nous traverser, comme un souffle ample, une force libre, qui nous devance et délivre des mots d’amour et de sagesse, que nos seules ressources n’auraient jamais pu nourrir.

Ce sont des moments de grâce. Tout oubli de soi est une grâce qui nous est donnée. Dans ces moments-là, le monde paraît plus grand, les autres plus émouvants, jusque dans leurs faiblesses, dans leurs travers. Les évènements eux-mêmes s’allègent, en perdant leur charge souvent trop passionnelle, comme soulevés par un regard prêt à tout souffrir, sans jamais chercher à en projeter la plus petite ombre. »

* Né en 1954 au Maroc, Philippe Mac Leod réside dans les Pyrénées, où il mène une vie contemplative depuis plusieurs années. Auteur de recueils de poésie ou de chroniques pour la revue « La Vie », il a obtenu en 2001 le Prix de poésie Max-Pol-Fouchet pour un ouvrage intitulé la “Liturgie des saisons”. Parmi ses autres ouvrages, citons “Le Pacte de lumière (2007), L’Infini en toute vie (2008). Ses écrits sont le fruit de ses méditations et des de ses expériences spirituelles chrétiennes. Philippe Mac Leod anime des retraites, notamment au Centre spirituel de l’Assomption, à Lourdes.

 « Que cherchons-nous, sinon ce que déjà nous portons ? Où courons-nous, sinon vers le cœur brûlant qui nous anime ? »

 

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