La « Sagesse », dans le Livre des Proverbes, s’exprime à plusieurs reprises comme une personne qui s’adresse aux hommes : « … écoutez, car j’ai de grandes choses à dire, et mes lèvres s’ouvrent pour enseigner ce qui est droit » (Proverbes 8, 6) ; « Hommes, c’est à vous que je crie, et ma voix s’adresse aux fils de l’homme. » (8, 4)
La Sagesse personnifiée
La Sagesse est aussi présentée comme une personne qui construit sa maison : « La Sagesse a bâti sa maison, elle s’est taillé ses colonnes, au nombre de sept… » (9, 1) Ce verset biblique donne l’idée d’une construction dans laquelle la Sagesse va demeurer comme si l’Eternel exhortait l’homme à ouvrir son cœur à la Sagesse et à la laisser faire sa demeure en lui.
La Sagesse loue elle-même ses propres attributs : « Moi, la sagesse, j’ai pour demeure le discernement, et je possède la science de la réflexion » (8, 12) … « Le conseil et le succès m’appartiennent ; je suis l’intelligence, la force est à moi. » (8, 14) Elle se définit elle-même comme vouée à ceux qui ont l’intelligence et la connaissance : « Tous (mes discours) sont clairs pour l’homme intelligent ; ils sont droits pour ceux qui possèdent la connaissance. » (8, 9)
La Sagesse s’identifie même à la » Parole de Dieu « , elle se veut l’expression parfaite de ce que Dieu pense et de ce qu’il est : « Car ma bouche proclame la vérité, et mes lèvres ont en horreur le mensonge. Toutes les paroles de ma bouche sont justes, elles n’ont rien de faux ni de détourné… » (8, 7-8)
La Sagesse, collaboratrice du Créateur
Le Livre de Job affirme que c’est Dieu lui-même qui a établi la Sagesse : « Quand il réglait le poids du vent, qu’il fixait la mesure des eaux, quand il donnait à la pluie ses lois, qu’il traçait la route aux éclairs, alors il vit la sagesse et la manifesta ; il l’établit et même il la sonda. » (Job 28, 25-27)
Dans la Bible, Dieu manifeste la Sagesse avant même qu’aucune chose ne soit créée : « L’Éternel m’a créée la première de ses œuvres, avant ses œuvres les plus anciennes. J’ai été établie depuis l’éternité, dès le commencement, avant l’origine de la terre. Je fus enfantée quand il n’y avait point d’abîmes, point de sources chargées d’eaux. Avant que les montagnes soient affermies, avant que les collines existent, je fus enfantée. Il n’avait encore fait ni la terre, ni les campagnes, ni le premier atome de la poussière du monde. » (Proverbes 8, 22-26)
La Sagesse, qui s’annonce à la première personne, se présente comme la collaboratrice de Dieu : « J’étais là quand il disposa les cieux, quand il traça un cercle sur la surface de l’abîme, quand il fixa les nuages en haut, quand les sources de l’abîme jaillirent, quand il assigna à la mer une limite, que ses eaux ne devaient pas franchir, quand il traça les fondements de la terre, j’étais à ses côtés, son ouvrière. J’étais toute allégresse, jour après jour, m’égayant devant lui sans cesse… » (Proverbes 8, 27-30)
Nous ne pouvons pas manquer de rapprocher cette Sagesse-là de la « mère céleste » des gnostiques qui se trouve aux côtés de l’Eternel.