Camille Savoire | Rite Ecossais Rectifié
Camille Savoire | Rite Ecossais Rectifié - 2

Portrait de Camille Savoire

Après son extinction quasi-totale en France, pendant quatre-vingts années environ, le Rite Écossais Rectifié fut réveillé, en 1910, grâce à plusieurs Frères du GODF, parmi lesquels Camille Savoire et Edouard de Ribaucourt, Frères éminents de cette Obédience. Le chapitre II du Tome 1 de L’aventure du Rite Ecossais Rectifié raconte les circonstances de ce réveil et les difficultés du Rite Écossais Rectifié au sein du GODF, difficultés qui allaient conduire à diverses scissions.

En 1935, Camille Savoire, un des acteurs du réveil du  Rite Ecossais Rectifié en France, quitta le GODF et créa le Grand Directoire des Gaules. Cette même année, il publia une importante déclaration à propos du Rite Écossais Rectifié : « Pourquoi avons-nous voulu réveiller le Rite Ecossais Rectifié ? »

L’importante déclaration de 1935 de Camille Savoire à propos du Rite Écossais Rectifié 

La déclaration de Camille Savoire sur le Rite Ecossais Rectifié, en 1935, fait apparaître la volonté de rétablir les liens avec la Maçonnerie Universelle …

« … (nous avons) pensé qu’il était important de créer en France, au sein des Obédiences régulières existantes, un groupement maçonnique ayant avec les diverses obédiences étrangères des relations étroites susceptibles de créer entre elles et la Maçonnerie française, jusqu’ici tenue à l’écart, un trait d’union. »

… ainsi que le refus des discussions et débats politiques ou religieux :

« … C’est pourquoi (nous avons) voulu créer un foyer maçonnique soustrait à toute influence politique, tenu rigoureusement à l’écart des discussions concernant les partis politiques ou les clans sociaux et des controverses sur les questions brûlantes les concernant ou relatives aux polémiques religieuses ou métaphysiques et surtout aux revendications égoïstes des intérêts corporatifs ou de classes sociales. »

« Ce faisant, (nous avons) voulu retenir dans la Franc-Maçonnerie les Frères désireux pour ces raisons de s’en écarter et attirer des éléments intellectuels ou sociaux que l’insuffisance d’intellectualité des travaux et surtout les tendances politiques, philosophiques ou sociales de certains ateliers des obédiences françaises éloignent d’elles ou leur en interdit l’entrée. »

Camille Savoire, pour un Rite Ecossais Rectifié ouvert et tolérant

La déclaration de Camille Savoire montre l’attachement de son auteur au Rite Ecossais Rectifié et au désir d’une spiritualité ouverte et tolérante :

« … en Maçonnerie tout n’est que symbole dont l’interprétation est laissée à la libre interprétation de chacun. »

« … L’idée qui (nous) a animés est un simple sentiment de reconnaissance et d’attachement pour l’Obédience et le Rite dont ils ont compris la grandeur et la beauté lorsqu’ils y ont été admis. En ce qui me concerne, je reconnais que c’est lors de mon admission au sein du Rectifié que j’ai trouvé le chemin de l’initiation et compris le caractère initiatique de la Franc-Maçonnerie. Ce sentiment, tous les Maçons du Grand Orient reçus au grade de Chevalier Bienfaisant de la Cité Sainte, qu’ils soient athées ou déistes, matérialistes ou spiritualistes, catholiques, protestants ou israélites d’origine, devenus libres-penseurs, l’ont ressenti intensément… » …

Camille Savoire poursuit :

« Quant à la présence dans le Temple d’un livre ouvert à la première page de l’Evangile de Saint-Jean, sur lequel le néophyte prête serment, je ne m’en suis nullement offensé, car il constitue non pas un texte religieux, mais un résumé très éclectique de l’ésotérisme ancien expliquant l’origine de la Vie dans l’Univers. J’éprouvai d’autant moins de répugnance à l’accepter que, traditionnellement, Saint-Jean est le parrain patronymique de toutes les Loges maçonnique symboliques qui sont désignées depuis les plus anciennes origines, sous le nom de Loges de Saint-Jean… »

Dans cette même déclaration, Camille Savoire, tout en réaffirmant le caractère chrétien du Rite Ecossais Rectifié, le libérait de tout dogme ecclésial pour en retenir l’esprit :

« J’avoue que le libre-penseur que j’ai toujours été n’a manifesté en entrant au Rite Rectifié aucune hésitation, ni éprouvé aucun scrupule lorsqu’on lui a demandé de déclarer qu’il professait l’esprit du christianisme, surtout lorsque le Grand Prieur a ajouté « il s’agit ici de l’esprit du christianisme primitif résumé dans la maxime : « Aime ton prochain comme toi-même ». »

Camille Savoire faisait ici référence au Grand Prieur d’Helvétie qui, à propos du  Rite Ecossais Rectifié, s’exprimait ainsi :

« Le rite est inspiré du désir de faire de ses membres par les moyens de l’enseignement symbolique propre à la Maçonnerie, de fidèles maçons, dans l’esprit du christianisme, mais d’un christianisme dans sa pureté originelle, dépouillé de toute occupation dogmatique et sectaire. »

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JCS

Avec une pratique de plus de vingt années du Rite Écossais Rectifié, J.C. Sitbon a été Vénérable Maître de sa loge de 2003 à 2006 et rédacteur en chef, jusqu’en 2008, de L’Etroit Lien, journal destiné à une dizaine de loges provençales travaillant au Rite Écossais Rectifié.

En 2009, il fonde et depuis anime le Cercle d’Etudes et de Recherches sur le Rite Écossais Rectifié  (CERRER), situé à Marseille, dont les travaux visent à approfondir l’histoire des origines, de la structuration et de l’évolution de ce rite maçonnique. LE CERRER accorde également une place importante à l’étude de la symbolique et aux spécificités du Rectifié, tout en privilégiant une approche universelle.