Lumière | Rite Ecossais Rectifié

Les textes du rituel du Rite Ecossais Rectifié ne se privent pas de présenter l’homme dans ses défauts et ses errements ; ils vont même jusqu’à affirmer que « l’homme est dégradé ». Ces mêmes textes affirment que « par sa faute l’homme a perdu la Lumière », et que « Celui qui perd la Lumière commence à perdre la vie et la Vérité s’éloigne de lui… »

La lumière inaltérable

Mais dans le même temps, le Rectifié fait ressortir le potentiel de l’homme qui peut, à tout moment, transcender sa situation. Le rite nous indique, en effet, que la Lumière reste inaltérable et qu’un « un rayon de Lumière est inné dans l’homme ». La Lumière n’est donc pas perdue en son entier puisqu’une flamme, aussi vacillante et aussi enfouie soit-elle, brille symboliquement dans la nuit du corps humain ! Il s’agit en quelque sorte du cadeau du Grand Architecte de l’Univers à l’humanité, la parcelle résiduelle de la lumière divine, chère aux kabbalistes. Si l’homme est devenu une créature soumise aux pulsions, aux passions et aux désirs, la flamme sacrée brûle toujours en lui, au cœur profond de son être. Pour le Rectifié, cette lumière intérieure est l’image de la perfection qui ouvre la voie à toutes les rédemptions.

L’enseignement du Rectifié ne prétend pas qu’il faille dépasser l’homme pour le transformer en autre chose qu’un homme ; il rappelle plutôt à l’homme qu’il a perdu la réalité et le souvenir de sa glorieuse énergie, et Willermoz indique qu’il ne revient qu’à l’homme de la recouvrer « s’il accorde au Divin sa pleine confiance et qu’il cherche de bonne foi la lumière qui lui est promise… »

Lumière intérieure

Le poète Khalil Gibran écrivait :

« Aucun homme ne peut rien nous révéler sinon ce qui repose déjà à demi endormi à l’aube de notre connaissance ».

Marcel Proust prétend que « la réalité ne se forme que dans la mémoire ». Socrate affirme la conviction que chercher et apprendre ne sont autre chose que se ressouvenir, c’est à dire retrouver, de soi-même et dans son propre fonds, un savoir déjà présent.

Sainte Thérèse d’Avila utilise l’image du « château intérieur », dans laquelle l’être humain doit chercher à pénétrer la chambre secrète qui est le vrai centre de lui-même. Ce centre, ce Temple intérieur qui est habité par la présence de ce que pouvons appeler ‘’l’Unité ‘’dont nous avons perdu la conscience.

Le sens de la quête maçonnique ne devient-il pas alors la reconnaissance de cette lumière en nous, puis la force à mettre en œuvre par des désirs bien épurés ? Le « vrai désir », n’est-ce pas le désir de l’âme de se rapprocher (à nouveau !) de son principe ? Le « vrai désir », ne serait-ce pas alors une puissante aspiration à l’éveil du germe divin dont tout être humain est le dépositaire ignorant ?

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JCS

Avec une pratique de plus de vingt années du Rite Écossais Rectifié, J.C. Sitbon a été Vénérable Maître de sa loge de 2003 à 2006 et rédacteur en chef, jusqu’en 2008, de L’Etroit Lien, journal destiné à une dizaine de loges provençales travaillant au Rite Écossais Rectifié.

En 2009, il fonde et depuis anime le Cercle d’Etudes et de Recherches sur le Rite Écossais Rectifié  (CERRER), situé à Marseille, dont les travaux visent à approfondir l’histoire des origines, de la structuration et de l’évolution de ce rite maçonnique. LE CERRER accorde également une place importante à l’étude de la symbolique et aux spécificités du Rectifié, tout en privilégiant une approche universelle.