Grand Architecte de l'Univers | Rite Ecossais Rectifié

En invoquant le Grand Architecte de l’Univers lors de l’ouverture de ses travaux, le courant spiritualiste de la franc-maçonnerie manifeste son attachement à l’idée d’un univers ordonné, d’un ordre cosmique mais aussi d’un principe organisateur du chaos.

Ce Principe qui donne à la nature forme et organisation, et qui fait passer du monde des Ténèbres à la Lumière. Il existe certes une vision nihiliste de l’Homme et de l’Univers telle que l’a exprimée Jacques Monod avec sa formule bien connue « Le Hasard et la Nécessité ». Nous connaissons la position de Nietzsche qui considère que la notion de Dieu est engendrée par le ressentiment ou de Freud qui réduit cette notion à des illusions issues de l’inconscient, suite à des complexes de frustration et de culpabilité.

Le Grand Architecte dans le courant déiste

Mais l’expression  » Grand Architecte de l’Univers  » par la franc-maçonnerie postule pour l’existence d’un Principe qui donne sens à la vie et qui la fait échapper par là au simple jeu du hasard et du destin. Cette affirmation correspond au refus du non sens de la nature, de la vie et de l’homme car l’œuvre du Maçon ne saurait se construire sur l’absurde et sur le néant.

Le courant déiste fait du Grand Architecte de l’Univers un symbole libre de toute interprétation. Nelly Emont, dans son livre « La Franc Maçonnerie » explique que « le déisme résulte d’une sorte de concession que l’on veut bien faire : certes, on ne peut prouver l’existence de Dieu, certes, sa volonté révélée ne peut être connue objectivement, mais enfin, on doit bien affirmer que le monde existe. Dès lors que l’on n’en veut pas faire l’objet du hasard, il faut trouver une cause à son existence. Faute de connaissances plus précises, on appellera cette cause Etre Suprême, Grand Horloger, Principe Premier ou Grand Architecte ».

Le Grand Architecte dans le courant théiste

Le Rite Ecossais Rectifié, quant à lui, relève plutôt du courant théiste qui porte une doctrine qui affirme l’existence d’un Dieu et de son influence dans l’univers, tant dans sa création que dans son fonctionnement. Par l’invocation au Grand Architecte de l’Univers qui est faite lors de l’ouverture de ses travaux, le Rectifié marque fortement sa reconnaissance du Dieu personnel et créateur des trois religions monothéistes : « O toi … source unique de tout bien et de toute perfection » (…) Etre infini et éternel, qui est la bonté, la justice et la vérité même et qui par sa parole toute puissante et invincible a donné l’être à tout ce qui existe… »

On retrouve la première manifestation du  » Grand Architecte  » qui, dans le livre Genèse, est verbale ; la seule puissance de la parole du Grand Architecte lui permet, à l’origine, de créer le monde, de mettre de l’ordre dans le chaos. De même dans le Nouveau Testament, l’évangile de Jean s’ouvre par : « Au commencement était la Parole (le Verbe, le Logos) et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était, au commencement, auprès de Dieu. Tout par lui a été fait, et, sans lui, rien n’a été fait de ce qui a été fait ». (Jean 1, 1-3) Ici aussi, nous voyons apparaître la force de la parole qui a la puissance créatrice ; le Verbe se confond même avec Dieu.

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JCS

Avec une pratique de plus de vingt années du Rite Écossais Rectifié, J.C. Sitbon a été Vénérable Maître de sa loge de 2003 à 2006 et rédacteur en chef, jusqu’en 2008, de L’Etroit Lien, journal destiné à une dizaine de loges provençales travaillant au Rite Écossais Rectifié.

En 2009, il fonde et depuis anime le Cercle d’Etudes et de Recherches sur le Rite Écossais Rectifié  (CERRER), situé à Marseille, dont les travaux visent à approfondir l’histoire des origines, de la structuration et de l’évolution de ce rite maçonnique. LE CERRER accorde également une place importante à l’étude de la symbolique et aux spécificités du Rectifié, tout en privilégiant une approche universelle.