Justice | Rite Ecossais Rectifié

« L’épreuve de la Justice et de la Clémence » est une des innovations introduites dans les années qui suivirent le convent de Wilhelmsbad de 1782 par JB Willermoz dans les textes des rituels du Rite Ecossais Rectifié.

C’est en 1788 que les emblèmes de la Justice (à l’Orient) et de la Clémence (à l’Occident) font leur apparition dans la cérémonie de réception au grade d’Apprenti. Ils sont successivement présentés au récipiendaire après qu’il ait reçu « le premier rayon de lumière ».

La notion de « Justice »

Pour le Rite Ecossais Rectifié, la notion de Justice est mise en rapport avec la dégradation de l’homme, conséquence d’un châtiment divin qui a puni le premier homme. C’est bien, en effet, et selon la doctrine de Martinès de Pasqually, en application de la justice divine que l’homme originel, Adam, tomba dans l’état de nature déchue.

Fidèle à la tradition biblique, le rituel du Rectifié considère que c’est en tempérant la rigueur de Sa Justice, dont « les lois sont éternelles et immuables », que le Créateur n’a pas détruit l’homme corrompu. C’est aussi grâce à Sa Clémence que l’homme dégradé, l’Adam déchu, c’est-à-dire l’homme actuel, conserve la possibilité de se réhabiliter pour chercher à atteindre sa Réintégration en son état primordial.

Justice et Clémence

A la justice de rigueur s’adjoint ici la miséricorde, ou la clémence, qui laisse à entendre que ce qui est tombé pourra être relevé, et n’est sans doute pas totalement anéanti. En théologie, la miséricorde divine est la bonté de Dieu qui lui fait pardonner les fautes des hommes, et renouveler l’homme dans sa dignité, pour qu’il puisse se relever et que puisse s’accomplir en lui le dessein d’amour de Dieu qui l’a créé pour le bonheur.

Si la transgression adamique a rompu l’harmonie de l’homme avec Dieu, cette même transgression porte en germe l’histoire du salut car Dieu laisse toujours à l’homme la possibilité de renouer avec Lui.

« L’épreuve de la Justice et de la Clémence » se termine, ce qui est aussi une nouveauté willermozienne, par une référence à la loi évangélique du pardon des offenses et à l’exclusion de toute idée de vengeance : « Mon Frère, si vous apercevez dans cette Loge un de vos ennemis, seriez-vous prêt à lui pardonner ? »

Dès que le candidat a répondu affirmativement, le Premier Surveillant dit : « Vénérable Maître, l’Apprenti a subi l’épreuve de la Justice et de la Clémence. » C’est alors qu’il va recevoir la pleine lumière…

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JCS

Avec une pratique de plus de vingt années du Rite Écossais Rectifié, J.C. Sitbon a été Vénérable Maître de sa loge de 2003 à 2006 et rédacteur en chef, jusqu’en 2008, de L’Etroit Lien, journal destiné à une dizaine de loges provençales travaillant au Rite Écossais Rectifié.

En 2009, il fonde et depuis anime le Cercle d’Etudes et de Recherches sur le Rite Écossais Rectifié  (CERRER), situé à Marseille, dont les travaux visent à approfondir l’histoire des origines, de la structuration et de l’évolution de ce rite maçonnique. LE CERRER accorde également une place importante à l’étude de la symbolique et aux spécificités du Rectifié, tout en privilégiant une approche universelle.