Bien que les rituels maçonniques déclinent les passions nuisibles à l’homme sous des noms différents, ils s’entendent tous sur la nécessité pour le franc-maçon de « vaincre ses passions » qui l’enchaînent et l’aveuglent.
Renoncer à ses passions aveugles
Dans les Instructions réponses au grade d’Apprenti du Rite Français et du Rite Écossais Rectifié, nous lisons :
« D – Que venez-vous faire en Loge comme Apprenti ?
R – Je viens apprendre à vaincre mes passions, à surmonter mes préjugés et à soumettre mes volontés aux lois de la Justice, pour faire de nouveaux progrès dans la Franc-Maçonnerie. »
Le Rite Écossais Rectifié insiste :
« Il ne suffit pas de connaître ce qui peut nous rendre vertueux, il faut avoir encore sur nous-mêmes assez d’empire pour vaincre nos passions. Soyez constant dans cette résolution salutaire et surtout ne l’oubliez jamais lorsque vos désirs seront contraires à vos devoirs. »
Ainsi, le Rectifié invite expressément le maçon à épurer « (ses) désirs et à renoncer à (ses) passions aveugles qui entraînent la dégradation des plus grandes vertus ! »
« Vaincre ses passions » consiste également à juguler ses instincts, ses pulsions naturelles et primaires afin de recouvrer sa liberté : « Etre libre, c’est réglementer l’incidence des besoins, policer les instincts, canaliser les passions, juguler l’erreur et réaliser le bien dans la vertu, en détruisant le mal avec le vice… », écrivait Constant Chevillon.
Les trois passions dominantes
Le Rite Écossais Rectifié énonce « … le danger des trois passions dominantes de l’homme, et qui lui sont le plus funestes : l’envie, qui empoisonne toute jouissance et qui cherche à détruire celle du prochain ; l’avarice qui nous rend souvent injustes et presque toujours insensibles aux malheurs d’autrui ; et l’orgueil, qui s’irrite de tout et ne pardonne rien. »
On lit par ailleurs, dans ce rite, que « … l’orgueil, l’envie et la cupidité traînent à leur suite le désordre, la confusion et le crime.»
L’égoïsme et l’orgueil apparaissent souvent tour à tour comme la racine de tous les maux : « les vices capitaux sont greffés sur l’égoïsme, il en résulte : la haine, la cruauté, l’injustice à tous ses degrés, les mesquineries ridicules… » De l’orgueil humain naît l’hypocrisie, la calomnie, le mensonge, le mépris des lois et du prochain.