La vérité | Rite Ecossais Rectifié

Qu’est-ce que la Vérité pour le franc-maçon ? S’agirait-il de la Vérité absolue sur le sens de la Vie, serait-ce la réponse ultime aux trois questions que se pose l’homme : d’où je viens, qui suis-je, où vais-je ?

Ce qui fait la valeur de la quête maçonnique, ce n’est point l’atteinte définitive de la Vérité que nous pressentons bien comme impossible ou illusoire mais bien l’effort sincère que nous faisons pour aller vers elle. « Il n’y a de vérité que dans la recherche de la vérité » exprime une maxime bien connue. Ce n’est pas par la possession de la Vérité mais par le désir de la rechercher (le « vrai désir » du Rite Ecossais Rectifié) que l’homme grandit ses forces et qu’il se perfectionne.

La Vérité est subtile

Comme nous ne pouvons pas sauter plus haut que notre ombre, nous ne pouvons aborder la question de la Vérité qu’en tentant de la définir « en négatif », c’est à dire à partir de ce qu’elle n’est pas.

On peut ainsi dire que la Vérité n’est pas le fait d’apporter une réponse toute faite à une question, elle ne se trouve pas au bout d’un savoir encyclopédique. Si les progrès de la science repoussent bien l’horizon de l’ignorance, nous nous apercevons que, derrière cet horizon, un autre surgit, avec de nouvelles questions, puis derrière lui, un autre encore. En fait, plus nous connaissons des choses, plus la question de la Vérité ultime se pose.

La Vérité est encore moins un pouvoir, un dogme révélé ou une entité métaphysique. « La Vérité ne se conquiert pas ; elle ne se prend pas d’assaut », écrit le maître spirituel Krishnamurti qui poursuit « la Vérité vous glissera entre les doigts si vous tentez de la saisir. La Vérité vient silencieusement, sans que vous le sachiez. »

« La Vérité, c’est comme ce qui est invisible, elle ne se prouve pas, elle s’éprouve. Une émotion, un élan amoureux (…) ne se discutent pas : ils vous prennent tout entier. Ce n’est pas vous qui prouvez qu’ils existent mais eux qui, en vous éprouvant, prouvent que vous existez vraiment », écrit André Nataf.

La Vérité est Amour

La Vérité n’est donc pas une possession à acquérir, un objet à saisir mais plutôt un don à accueillir, à recevoir. Le moyen d’approcher la réalité vraie ne se réduit plus alors à des systèmes de pensées ou à une accumulation de connaissances ou d’informations mais à une manière de faire, à une attitude.

Ceci nous conduit à déplacer la quête de la Vérité du champ des choses à connaître, au champ de l’écoute et de la relation, au désir de la rencontre, à l’amour.

Certains sages prétendent que : « Toute relation est un miroir dans lequel je me vois tel que je suis. » C’est dans l’amour que se révèle le mécanisme de ce que je suis. « L’amour de CE QUI EST est le commencement de la Sagesse. » écrit Krishnamurti. Ceci nous conduit à nous rappeler que, dans la Bible, Dieu dit à Moïse : « Je suis celui qui est », et que, l’Evangile de Jean affirme que le Christ est la vérité même et que Dieu est Amour.

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JCS

Avec une pratique de plus de vingt années du Rite Écossais Rectifié, J.C. Sitbon a été Vénérable Maître de sa loge de 2003 à 2006 et rédacteur en chef, jusqu’en 2008, de L’Etroit Lien, journal destiné à une dizaine de loges provençales travaillant au Rite Écossais Rectifié.

En 2009, il fonde et depuis anime le Cercle d’Etudes et de Recherches sur le Rite Écossais Rectifié  (CERRER), situé à Marseille, dont les travaux visent à approfondir l’histoire des origines, de la structuration et de l’évolution de ce rite maçonnique. LE CERRER accorde également une place importante à l’étude de la symbolique et aux spécificités du Rectifié, tout en privilégiant une approche universelle.