Désir | Rite Ecossais Rectifié -1

L’expression  » vrai désir  » est typique du Rite Ecossais Rectifié, elle qualifie le moteur de la quête initiatique du maçon.

Cette expression est associée à une autre expression particulière de ce rite qu’est  » l’homme de désir « . Cet « homme de désir » dans lequel sont intimement et indissolublement liés les « trois états de Cherchant, de Persévérant et de Souffrant », dit le rituel du RER.

La définition exotérique du  » vrai désir « 

Nous pourrions définir l’expression  » vrai désir  » de manière simple et évidente en disant que le vrai désir signifie la volonté ferme, sincère, honnête et sans contrainte qui doit animer le candidat, qui demande à être reçu franc-maçon. Un candidat animé d’un vrai désir équivaudrait ici à un candidat réellement motivé et de bonne foi pour entrer dans une voie initiatique, par nature, semée d’obstacles. Ce vrai désir se devra d’être entretenu et développé tout au long de la vie de chaque maçon.

Le  » vrai désir  » peut ainsi se définir comme une ferme résolution empreinte de franchise et de sincérité, de courage et de persévérance, comme un élan, une tension suffisamment puissants pour entreprendre ce que le rituel du RER désigne comme « … la carrière pénible que l’homme doit parcourir, les travaux immenses qu’il a à faire sur son esprit et sur son cœur… ».

Le vrai désir ou le désir du vrai

Le  » vrai désir « , dit-on au RER. Les textes du rituel sont très friands de cet adjectif « vrai » : vrai maçon, vraie Lumière, vrai Orient, vraie Science… « Vrai » marque, ici, la notion d’unicité : la vraie Lumière, la Lumière UNE, et non pas les lumières ; la vraie Science, la Science UNE, et non pas les sciences ; le Vrai désir, et non pas les désirs. LES désirs dispersent et égarent l’homme dans la multiplicité, LE désir (le Vrai !) concentre l’homme et le guide dans la recherche de l’unité, de l’Un, de Dieu, dans la recherche du centre dont tout provient et où tout se réunit.

Notons que Louis Claude de St Martin, dont on connaît la proximité de pensée avec celle du RER, a écrit, en 1790, un ouvrage intitulé « L’homme de désir ». Il y parle notamment du désir qu’a l’homme, depuis si longtemps déchu, d’être régénéré.

Le  » vrai désir « , n’est-ce pas aussi le désir du Vrai, la soif de la Vérité ? Ce désir de vivre dans la Vérité, n’est-ce pas l’aspiration profonde à atteindre l’unité paisible et harmonieuse de son moi véritable, à être ce que nous sommes sans façade, sans peur, somme toute en vérité ?

StMartinL__Homme_de_Desir_-_Louis_Claude_de_Saint-Martin_1790

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JCS

Avec une pratique de plus de vingt années du Rite Écossais Rectifié, J.C. Sitbon a été Vénérable Maître de sa loge de 2003 à 2006 et rédacteur en chef, jusqu’en 2008, de L’Etroit Lien, journal destiné à une dizaine de loges provençales travaillant au Rite Écossais Rectifié.

En 2009, il fonde et depuis anime le Cercle d’Etudes et de Recherches sur le Rite Écossais Rectifié  (CERRER), situé à Marseille, dont les travaux visent à approfondir l’histoire des origines, de la structuration et de l’évolution de ce rite maçonnique. LE CERRER accorde également une place importante à l’étude de la symbolique et aux spécificités du Rectifié, tout en privilégiant une approche universelle.