Guide | Rite Ecossais Rectifié

Le rituel du Rite Ecossais Rectifié mentionne que la réception d’un profane au grade d’apprenti est constituée par des épreuves figurées par trois voyages mystérieux, que l’on fait faire au candidat, par diverses routes, dans l’obscurité, autour de la Loge, ayant la pointe d’une épée nue sur le cœur. Ces voyages ne peuvent être effectués qu’avec l’aide d’un guide sûr et fidèle qui dirige la marche du candidat. Et le rituel de préciser : «  Ce guide vous a été donné, il ne vous abandonnera jamais, si vous ne le fuyez vous-même ». 

Le guide, un conducteur avisé

Mais comme souvent, au Rectifié, après que l’on a rappelé à l’homme sa condition ténébreuse, les dangers auxquels il est soumis et les menaces qui le guettent pendant ses voyages, une part d’optimisme et d’espoir jaillit. Je veux parler, là, du guide qui est octroyé au candidat pour ses voyages, qui est « toujours accordé à celui qui le désire sincèrement » et qui, s’adressant au candidat dont les yeux sont bandés, lui dit : « La pointe de cette épée appuyée sur votre cœur n’est qu’un faible emblème des dangers qui vous entourent et dont vous êtes menacé, si vous ne me suivez pas fidèlement et sans hésiter. »

Le rituel le qualifie de « conducteur fidèle, ministre des volontés du Vénérable Maître ». C’est aussi, et surtout, une personne sûre pour éloigner les dangers auxquels le candidat est exposé : « Vous êtes dans les ténèbres, mais n’ayez aucune crainte, votre guide marche dans la Lumière et ne peut vous égarer ». Le candidat, dés lors qu’il « se livre avec confiance entre les mains de celui qui a reçu l’ordre de diriger ses pas », est donc sous bonne protection, entouré de Frères et d’amis fidèles « armés pour sa défense ».

Un guide indispensable

Sa sûreté est affirmée à plusieurs reprises dans le rituel ; le candidat est invité à se soumettre entièrement à sa direction, à s’abandonner à lui « aveuglément » : « Ne craignez point, vous avez des guides qui méritent votre confiance et qui vous garantiront de tout péril si vous vous laissez conduire avec docilité. » Refuser le guide offert serait pure présomption et conduirait à la perdition : « Celui qui, étant dans les ténèbres, veut se diriger lui-même, et marcher sans guide, s’égare et se perd ».

Nous pouvons voir dans le guide, « cet ami fidèle … qui marche dans la lumière et qui ne peut vous égarer… », « celui qui a reçu l’ordre de diriger vos pas », une analogie avec « l’ange gardien », ce que n’ont pas manqué de faire d’ailleurs Louis Claude de St Martin et J.B. Willermoz. Nos auteurs estiment, suivant en cela la doctrine martinésienne, que l’ange, qu’ils appellent le « bon compagnon », est devenu un intermédiaire indispensable à l’homme depuis la Chute et la perte de sa communication directe avec l’Eternel :

« C’est parce que l’homme fait trop de choses qu’il veut, qu’il ne peut plus faire celles que voudrait son guide; car ce guide étant souverainement bon, il faut que la volonté de l’homme soit nulle ou ne fasse qu’un avec la sienne… » (Louis Claude de St Martin, Le livre rouge -pensée 279-)

Mystérieux encore ce merveilleux guide grâce auquel, à condition de s’abandonner à lui sans réserve et sans résistance, le candidat « atteindra avec certitude le but qu’il désire », dit le Rectifié.

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JCS

Avec une pratique de plus de vingt années du Rite Écossais Rectifié, J.C. Sitbon a été Vénérable Maître de sa loge de 2003 à 2006 et rédacteur en chef, jusqu’en 2008, de L’Etroit Lien, journal destiné à une dizaine de loges provençales travaillant au Rite Écossais Rectifié.

En 2009, il fonde et depuis anime le Cercle d’Etudes et de Recherches sur le Rite Écossais Rectifié  (CERRER), situé à Marseille, dont les travaux visent à approfondir l’histoire des origines, de la structuration et de l’évolution de ce rite maçonnique. LE CERRER accorde également une place importante à l’étude de la symbolique et aux spécificités du Rectifié, tout en privilégiant une approche universelle.