Pour le Rite Écossais Rectifié, la lettre H, qui porte le nombre 8, est « la première lettre d’un nom révéré ». Cette lettre H figure au centre du bijou « que le Maître Écossais porte suspendu sur la poitrine, renferme, dans un double triangle formant une étoile flamboyante à six pointes… » (Instructions des Grands Profès)

Ces mêmes Instructions précisent : « … cette lettre initiale qui fait le centre des deux triangles désigne la jonction faite à l’homme d’un conducteur éclairé pour le guider et le diriger dans toutes ses actions, pendant qu’il est dans son double triangle, c’est-à-dire pendant qu’il est assujetti à l’union des deux natures. »

Tout laisse à penser que ce « conducteur éclairé » donné à l’homme pour « le guider et l’éclairer dans toutes ses actions » désigne Jésus à qui les Instructions des Grands Profès attribuent la lettre H comme première lettre de son nom, qui est aussi l’initiale d’Hiram. Notons qu’au Moyen Age le nom « Jésus » s’écrivait souvent Iesus ou Hiesus avec un H initial.

La lettre H a 8 pour valeur numérique

La lettre H se trouve au huitième rang de notre alphabet. De même, la première lettre de Hiram dans la langue hébraïque est le ה (hèth que l’on prononce Rrèt) qui a 8 pour valeur numérique.

Chez Martinès de Pasqually, le Christ, deuxième Adam, porte le 8 : « Le nombre 8 est donné au double esprit qui est le Christ » (§ 39 du Traité sur la réintégration des êtres de Martinès de Pasqually).

L’Évangile de Luc précise que Jésus reçoit son nom le huitième jour : « Le huitième jour, auquel l’enfant devait être circoncis, étant arrivé, on lui donna le nom de Jésus, nom qu’avait indiqué l’ange avant qu’il fût conçu dans le sein de sa mère. » (Luc 2, 21). Dans la tradition juive, le huitième jour est celui de la circoncision qui, comme le baptême, inaugure l’alliance avec l’Éternel que l’on peut comprendre comme un nouveau point de départ.

Dans l’Évangile de Jean, l’apparition de Jésus ressuscité à l’apôtre Thomas aura lieu, de même, le huitième jour après sa mort : « Huit jours après, les disciples de Jésus étaient de nouveau dans la maison, et Thomas se trouvait avec eux. Jésus vint, les portes étant fermées, se présenta au milieu d’eux, et dit : la paix soit avec vous ! » (Jean 20,26).

Le 8, nombre de la renaissance

Le nombre 8, dans la Bible, est le symbole du monde nouveau, annoncé par le déluge qui marque la fin du monde ancien, ainsi que le rappellent les épîtres de Pierre :
« Eux, ayant refusé de croire, jadis, lorsque temporisait la patience de Dieu, aux jours de Noé, lequel construisait l’arche dans laquelle peu – c’est-à-dire huit personnes – furent sauvés à travers l’eau » (1 Pierre 3, 20), ou encore « Il n’a pas épargné l’ancien monde, mais il a sauvé Noé, lui huitième, ce prédicateur de la justice, lorsqu’il fit venir le déluge sur un monde d’impies… » (2 Pierre2, 5).

La Tradition juive dit que le Temple de Jérusalem avait huit portes dont la huitième ne devait s’ouvrir que pour le retour du Messie. Il y a donc dans le nombre 8, une notion de renaissance, de résurrection et d’éternité future.

         

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JCS

Avec une pratique de plus de vingt années du Rite Écossais Rectifié, J.C. Sitbon a été Vénérable Maître de sa loge de 2003 à 2006 et rédacteur en chef, jusqu’en 2008, de L’Etroit Lien, journal destiné à une dizaine de loges provençales travaillant au Rite Écossais Rectifié.

En 2009, il fonde et depuis anime le Cercle d’Etudes et de Recherches sur le Rite Écossais Rectifié  (CERRER), situé à Marseille, dont les travaux visent à approfondir l’histoire des origines, de la structuration et de l’évolution de ce rite maçonnique. LE CERRER accorde également une place importante à l’étude de la symbolique et aux spécificités du Rectifié, tout en privilégiant une approche universelle.