Le livre d’Alice Joly sur Jean Baptiste Willermoz constitue une biographie de plus de quatre-cents pages, parue en 1938 et fourmillant de mille détails concernant la vie et la personnalité de l’architecte principal du Rite Ecossais Rectifié.
Cet ouvrage d’Alice Joly était épuisé. Il vient d’être réédité par les Editions Equinoxis, Coll. Franc-Maçonnerie, 2014 (467 pages, 33€) sous le titre « Un mystique lyonnais et les secrets de la franc-maçonnerie (1730-1824)« . (Voir le site de boutique-decors-maçonniques)
L’auteure Alice Joly (1898-1979), archiviste-paléographe aux Archives de Lyon effectua de nombreux travaux sur la franc-maçonnerie lyonnaise du XVIIIème siècle à partir notamment des fonds de la Bibliothèque Municipale de Lyon.
Alice Joly, « LA » biographe de J.B. Willermoz
L’ouvrage sur Willermoz a été écrit par Alice Joly il y a déjà quelques décennies. Depuis, d’autres archives et d’autres documents d’importance ont été mis à jour, susceptibles d’élargir aujourd’hui le champ des recherches, de corriger certaines lacunes et de préciser certaines analyses. Mais cela ne permet pas de remettre en cause, comme le font quelques-uns, l’authenticité des archives consultées ainsi que la qualité des travaux d’Alice Joly.
D’autres reprochent à Alice Joly d’avoir écrit sur la Franc-Maçonnerie sans avoir été elle-même franc-maçonne, sans avoir eu de vécu initiatique, sans avoir eu le regard de l’initié pour bien appréhender et comprendre les différentes étapes de la vie de J-B. Willermoz et les différentes facettes de son œuvre. Mais le fait de ne pas appartenir à la Fraternité maçonnique ne présente-t-il pas, peut-être, un avantage puisqu’il conduit à aborder l’Histoire maçonnique comme une discipline relevant de l’Histoire générale (politique, économique et sociale), comme le font aujourd’hui des auteurs comme Roger Dachez ou Pierre Mollier ?
Une telle approche, comme celle d’Alice Joly, ne conduit-elle pas à se détacher de tout sentimentalisme ou du respect obséquieux que certains maçons pourraient porter à leur rite et à leurs fondateurs ? Ne peut-on pas dire, en effet, que l’initié peut manquer d’objectivité et, qu’emporté par l’élan de son enthousiasme parfois aveuglant, il tend à embellir et à idéaliser tout ce qui concerne le rite maçonnique qu’il pratique, ouvrant ainsi la porte aux fantasmes de toutes sortes ?
Le livre d’Alice joly, un classique du RER
Le Rite Écossais Rectifié, comme d’ailleurs tous les rites maçonniques, est le produit d’une œuvre humaine, fruit des idées et des mœurs de l’époque et des convictions de leurs fondateurs, puis de leurs réformateurs dont J. B. Willermoz a été la figure centrale.
L’étude d’ Alice Joly met au grand jour le caractère paradoxal de tous les comportements humains, rompant ainsi avec l’angélisme ou le dogmatisme de certains qui voudraient voir en J-B. Willermoz une sorte d’illuminé ayant reçu une révélation divine. Cet ensemble de remarques n’enlève rien à la grande énergie et aux nombreux talents de J-B. Willermoz non plus qu’à la richesse ésotérique du Rite Écossais Rectifié.
Pour en savoir plus sur Jean-Baptiste Willermoz :
Lire le Tome 1 de l’Aventure du Rite Ecossais Rectifié de Jean-Claude Sitbon.
