La Bible dénonce le caractère négatif des métaux lorsqu’elle menace : « Comme on rassemble l’argent, l’airain, le fer, le plomb et l’étain, dans le creuset et qu’on souffle le feu pour les fondre, ainsi je vous rassemblerai dans ma colère et dans ma fureur, et je vous mettrai au creuset pour vous fondre. » Ezéchiel 22, 20

La question du « danger des métaux » n’est pas étrangère au comportement et à la réflexion maçonniques. Nous avons abordé ce sujet au travers de deux articles déjà parus et intitulés :  » Le dépouillement des métaux « et  » Aucun bruit d’outil dans le Temple  » .

Les métaux, signe de la servitude

Dans les textes bibliques, l’Egypte, lieu de la servitude des Hébreux, est nommée en plus d’un endroit « fournaise de fer » : « Et pour vous, l’Éternel vous a pris et vous a fait sortir de ce fourneau à fondre le fer, de l’Egypte, afin que vous devinssiez le peuple de son héritage, comme vous l’êtes aujourd’hui. » Deutéronome 4, 20 ou encore : « … car ils sont ton peuple et ton héritage, et tu les as fait sortir d’Egypte, du milieu d’une fournaise de fer ! » 1 Rois 8, 51

Les métaux en général et le fer en particulier sont donc donnés à plusieurs endroits comme le signe de la servitude : « … Parce que tu n’auras pas servi l’Éternel ton Dieu avec joie et de bon cœur à cause de l’abondance de toutes choses, tu serviras tes ennemis, que l’Éternel enverra contre toi, dans la faim, dans la soif, dans la nudité et dans la disette de toutes choses, et il mettra un joug de fer sur ton cou jusqu’à ce qu’il t’ait exterminé. » Deutéronome 28, 47- 48.

Les métaux et la fabrication d’idoles

Dans la Bible, les métaux sont également souvent associés à la fabrication d’idoles qui font l’objet d’un interdit divin. En effet, le Créateur a fixé des limites à ses artistes : il est interdit d’imaginer et de représenter le Seigneur ou des êtres célestes, sous forme de statue ou d’image, de fabriquer des animaux ou des personnages de métal ou de bois dès lors qu’ils deviennent des objets d’idolâtrie.

L’épisode biblique de la construction de l’idole du veau d’or (voir Exode 32, 1-10) est, à cet égard, l’épisode le plus emblématique de la perversion du peuple hébreu et du courroux divin qu’elle entraîne.

Les œuvres de sculpteur, lorsqu’elles sont dévoyées, sont signes de vanité et de corruption : « Tous ensemble ils sont stupides et fous ; l’enseignement de leurs idoles n’est que du bois, de l’argent battu amené de Tharsis, de l’or venu d’Uphaz, une œuvre de sculpteur et de mains d’orfèvre ; on revêt ces dieux de pourpre violette et rouge (…) ils sont tous l’œuvre d’ouvriers habiles. Mais l’Éternel est Dieu en vérité. Lui, il est un Dieu vivant et un Roi éternel … » Jérémie 10, 8-10.

« Lorsqu’on bâtit la maison, on se servit de pierres toutes taillées, et ni marteau, ni hache, ni aucun instrument de fer ne furent entendus dans la maison pendant qu’on la construisait. » 1 Rois 6, 7.

La plupart des rites maçonniques, comme en écho, reprennent cette assertion biblique. En effet, ils établissent formellement, dans leurs rituels, le lien entre le dépouillement des métaux du Maçon en loge et la construction du Temple de Salomon pendant laquelle on n’entendit « aucun bruit causé par aucun outil composé de métal » ou « aucun bruit de marteau » (Rite Français et Rite Écossais Ancien et Accepté). Le Rite Écossais Rectifié indique, quant à lui, que la mise en œuvre des matériaux s’effectua sans « aucun bruit d’aucun outil ».

 

   

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JCS

Avec une pratique de plus de vingt années du Rite Écossais Rectifié, J.C. Sitbon a été Vénérable Maître de sa loge de 2003 à 2006 et rédacteur en chef, jusqu’en 2008, de L’Etroit Lien, journal destiné à une dizaine de loges provençales travaillant au Rite Écossais Rectifié.

En 2009, il fonde et depuis anime le Cercle d’Etudes et de Recherches sur le Rite Écossais Rectifié  (CERRER), situé à Marseille, dont les travaux visent à approfondir l’histoire des origines, de la structuration et de l’évolution de ce rite maçonnique. LE CERRER accorde également une place importante à l’étude de la symbolique et aux spécificités du Rectifié, tout en privilégiant une approche universelle.