Les traditions biblique et maçonnique se font les témoins d’une grande sagesse de la part de Salomon, roi d’Israël. Qu’était donc cette « sagesse de Salomon » ?
Le Zohar, qui est le livre de la mystique juive, nous apprend que : « avant la venue de Salomon, la Torah était comme un chaudron sans anses. Qui s’approchait d’elle se brûlait. Quand vint Salomon et qu’il lui fit des anses, que les fils du monde furent sauvés par son conseil, il plaça, si l’on peut dire, un refuge dans la ville, et avec quoi ? Avec sa sagesse. »
Salomon : sagesse, intelligence, connaissances
Selon le Premier Livre des Rois : « Dieu donna à Salomon de la sagesse, une très grande intelligence, et des connaissances multipliées comme le sable qui est au bord de la mer. La sagesse de Salomon surpassait la sagesse de tous les fils de l’Orient et toute la sagesse des Egyptiens. Il a prononcé trois mille sentences, et composé mille cinq cent cantiques. Il a parlé sur les arbres, depuis le cèdre du Liban jusqu’à l’hysope qui sort de la muraille ; il a aussi parlé sur les animaux, sur les oiseaux, sur les reptiles et sur les poissons. Il venait des gens de tous les peuples pour entendre la sagesse de Salomon, de la part de tous les rois qui avaient entendu parler de sa sagesse. » 1 Rois 4, 29-34.
La « sagesse » peut être entendue ici comme une sagesse pratique, la prudence dans la conduite des affaires ; l’« intelligence » se rapporte à la sagacité pour résoudre de difficiles problèmes. Sur le plan mystique, la « sagesse » s’applique à la connaissance de la vraie nature des choses et de la pensée de Dieu par celui qui veut construire une société ouverte sur la transcendance ; l’« intelligence » représente le sûr discernement du vrai et du faux, du bien et du mal, qui résulte de cette connaissance ; le « savoir », l’étendue d’esprit, littéralement : la largeur de cœur.
Les dons accordés à Salomon font de lui le bâtisseur d’un Temple qu’il veut universel. Il autorisera, à la fin de son règne, la pratique des cultes de ses épouses, moabites, hittites ou sidonites, ce qui, pour certains commentateurs, illustre son esprit de tolérance.
Salomon est aussi l’Avocat, le Médiateur de l’humanité en prônant une justice pour tous par le célèbre Jugement durant lequel le roi d’Israël dut affronter deux femmes s’attribuant la maternité d’un seul enfant.
Le sage roi Salomon
La tradition maçonnique elle-même entretient, à propos de Salomon, l’image d’un « Roi Sage » :
• « … l’homme très sage » (Constitutions d’Anderson)
• « Salomon, fils de David, célèbre par sa sagesse… » (Rite Français)
• « Le sage Roi Salomon… » (Rite Écossais Ancien et Accepté)
• « Salomon étant doué de la plus haute sagesse… » (Rite Écossais Rectifié)
Comme la plupart des rites maçonniques, le Rite Écossais Rectifié souligne la complémentarité des rôles de Salomon et d’Hiram Abif dans la construction du Temple de Jérusalem, notamment lorsqu’il nous invite à méditer sur « les plans sur lesquels le Temple de Salomon à Jérusalem fut élevé, la main qui les traça (Dieu), la sagesse de celui qui les fit exécuter (Salomon), les rares talents de celui qui en dirigea la construction (Hiram)… » (Instruction morale du 3ème grade)
Au Rite Ecossais Rectifié encore, il est dit que «… Salomon aimait tendrement le Maître Hiram » et qu’il le « chérissait comme son père ». A la mort d’Hiram, le roi d’Israël, afin d’honorer sa mémoire, son zèle et sa fermeté, donna l’ordre de faire « porter le corps d’Hiram dans le Temple avec grande pompe » … « il lui fit faire des obsèques magnifiques. »
Certains commentateurs soulignent cependant que, vers la fin de son règne, Salomon se détourna de son Dieu pour vénérer d’autres dieux. Quand le monarque mourut, le pays n’était pas seulement quasiment en faillite, il était sans Dieu et prêt à se déchirer et à éclater…