Le rituel du 1er grade du RER affirme que le Temple de Salomon « … sert d’emblème aux francs-maçons » afin de « … leur rappeler qu’ils doivent bâtir dans leur cœur un Temple à la Vertu et tâcher de le rendre aussi parfait que celui qui fut achevé par Salomon à la Gloire du Grand Architecte de l’Univers. »

Le Temple est l’objet du travail en loge, mais aussi du travail de la Loge. Ainsi les maçons se réunissent en loge pour édifier ou réédifier symboliquement, mystiquement dit le RER, le Temple de Salomon.

Questions par demandes et réponses au grade d’Apprenti du Rite Ecossais Rectifié
D – Que représente la Loge ?
R – Le Temple de Salomon réédifié mystiquement par les Francs-Maçons.

Le Temple de Salomon qui fut élevé à Jérusalem

Le Temple dont il est ici question fait référence à l’édifice construit, d’après la Bible (Premier Livre des Rois, chap. 5-6-7 ainsi que le deuxième livre des Chroniques, chap. 3-4), par Salomon à Jérusalem (au 10ème siècle av. J.-C.) sur ordre et plans divins. Le Temple de Salomon a été entièrement détruit par Nabuchodonosor II en 587 av. J.-C.

Les textes du rituel du grade d’Apprenti du RER font plusieurs références symboliques à la construction du Temple de Salomon. Ils évoquent notamment les trois parties de ce temple mais également la porte du Temple et les deux colonnes et l’escalier qui y conduit. Le rituel nous parle également des ornements de cet édifice et mentionne qu’il existe un  » souterrain du Temple dont le pavé mosaïque (circulaire)  couvre l’entrée « .

La Bible rapporte également qu’après celui de Salomon, il y eut un Second Temple qui fut construit par Zorobabel au retour de la captivité des Juifs à Babylone, vers 536 av. J.-C. Il fut terminé en 515 av. J.-C. Puis, vint le « Temple d’Hérode » qui fut une extension massive du Second Temple, y compris une rénovation du Mont du Temple. Cette extension fut initiée par Hérode Ier le Grand vers 19 av. J.-C. Ce Temple fut détruit par le Romain Titus en 70.

L’épisode biblique de la reconstruction du Temple par Zorobabel est relaté dans le 4ème grade du RER, ainsi d’ailleurs que l’apparition, en guise d’apothéose du grade, d’un « nouveau Temple » qui est celui de la Jérusalem Céleste annoncée dans l’Apocalypse de Jean.

Le Temple de Salomon, modèle du Temple intérieur

Au RER, le local dans lequel se réunissent les francs-maçons n’est jamais appelé « temple » mais « loge ». D’ailleurs, dans ce rite, il est dit que la Loge d’Apprentis se réunit pour travailler dans le Porche du Temple de Salomon et non dans le Temple proprement dit.

Le mot « temple », dans les textes des rituels des loges bleues du Rectifié est toujours associé au « Temple de Salomon ». « Ce Temple fameux qui fut élevé à Jérusalem », dit le rituel, est représenté symboliquement dans le Tapis de Loge des deux premiers grades.

De manière ésotérique, le rituel parle de la « la construction du Temple que nous élevons au Grand Architecte de l’Univers » ou du « Temple que nous avons entrepris d’élever pour (sa) gloire ». Ce Temple à construire (ou à reconstruire) est également appelé « Temple à la Vertu » ou « Temple de la Vérité ». Il va sans dire que cette construction n’a rien de matérielle mais qu’elle est toute intérieure.

Le rituel nous dit encore que le Temple de Salomon est une « figure du mystère de l’homme et du Maçon », rejoignant l’interrogation formulée par Paul dans 1 Corinthiens 6, 19 :  » Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous…?  » Dans la culture biblique, le Temple de Salomon est lieu de la résidence divine parmi les hommes, il est l’archétype de l’univers et du sacré. Le Temple de Salomon est aussi le Temple intérieur idéal à édifier ou à réédifier ; il se trouve dans le cœur de chacun.

 

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JCS

Avec une pratique de plus de vingt années du Rite Écossais Rectifié, J.C. Sitbon a été Vénérable Maître de sa loge de 2003 à 2006 et rédacteur en chef, jusqu’en 2008, de L’Etroit Lien, journal destiné à une dizaine de loges provençales travaillant au Rite Écossais Rectifié.

En 2009, il fonde et depuis anime le Cercle d’Etudes et de Recherches sur le Rite Écossais Rectifié  (CERRER), situé à Marseille, dont les travaux visent à approfondir l’histoire des origines, de la structuration et de l’évolution de ce rite maçonnique. LE CERRER accorde également une place importante à l’étude de la symbolique et aux spécificités du Rectifié, tout en privilégiant une approche universelle.