Sources du RER | Rite Ecossais Rectifié

La plupart des chercheurs s’accordent sur les différentes sources auxquelles le lyonnais Jean Baptiste Willermoz, principal architecte du Rite Ecossais Rectifié, a puisé pour élaborer les différentes versions de ce rite maçonnique.

Les trois principales sources

Parmi les principales sources identifiées, citons :

-l’Ordre allemand de la Stricte observance templière (SOT), surtout pour son volet chevaleresque et christique qui n’apparaît cependant qu’au-delà du 3ème grade,

-le fonds commun de la Maçonnerie française du 18ème siècle et plus particulièrement le Rite Français,

-la doctrine de Martinès de Pasqually et les pratiques des Elus Coëns (mise à part la théurgie).

A ces trois sources principales, l’on peut mentionner, bien que n’en constituant pas une source directe, mais procédant de la même inspiration originelle, la doctrine du Philosophe Inconnu, Louis-Claude de Saint-Martin mais aussi, le Rite Suédois et probablement d’autres sources et rituels que Willermoz avait soigneusement consultés. On ne peut nier, en tant que source également, les exégèses bibliques effectuées par les Pères de l’Eglise dont Jean-Baptiste Willermoz était certainement imprégné.

On peut dire que le Rite Français et celui de la SOT servirent de réceptacle ou de porte-greffe à des ajouts willermoziens en provenance des théories théosophiques de Martinès de Pasqually.

Sources interprétées

De la plupart des éléments empruntés à ces diverses sources, Jean-Baptiste Willermoz va proposer deux types de lecture et d’interprétation. Une première non dérangeante qui reprend les grands thèmes symboliques de la Maçonnerie retraçant le cheminement de l’homme qui construit son temple intérieur en « s’épurant de ses passions et en pratiquant les vertus », tout ceci devant notamment le conduire à l’exercice d’une « bienfaisance active et éclairée ».

Une autre interprétation des symboles, plus ésotérique, plonge dans la thèse de la Réintégration des Êtres de Martinès de Pasqually présentée dans son Traité du même nom. Ces interprétations symboliques, bien que prégnantes, demeurent encore en filigrane ou allusives dans les rituels des loges bleues. L’imprégnation martinésiste culmine dans une bonne partie du rituel du 4ème grade de 1809.

Les différents rappels historiques qui viennent d’être présentés démontrent que Jean-Baptiste Willermoz, par l’intensité de ses recherches et par son don pour le maniement des concepts et de l’écriture, a assimilé, employé et associé avec habileté, des sources, des matériaux symboliques et des rituels d’origines différentes. Bien qu’il ne fût pas théologien, Willermoz a donné au Rite Ecossais Rectifié une orientation métaphysique prononcée.

Mais ce rite n’a aucun caractère révélé car, comme tout rite maçonnique d’ailleurs, il est le fruit d’une construction humaine qui connut bien des vicissitudes, d’une construction influencée par les luttes politiques et religieuses du 18ème siècle ainsi que par les convictions intimes de ses fondateurs et de ses réformateurs.

Un rite maçonnique est bien sûr porteur d’une philosophie et de nombreux messages favorisant une efficacité initiatique, mais il n’est qu’un outil mis au service des Frères pour les accompagner dans leur quête de Sagesse, de Force et de Beauté.

 Pour en savoir plus.

Lire les livres de JC Sitbon, les 2 Tomes de « L’aventure du Rite Ecossais Rectifié ».

Sources du RER | Rite Ecossais Rectifié -2

 

A propos de l'auteur Voir tous les posts

JCS

Avec une pratique de plus de vingt années du Rite Écossais Rectifié, J.C. Sitbon a été Vénérable Maître de sa loge de 2003 à 2006 et rédacteur en chef, jusqu’en 2008, de L’Etroit Lien, journal destiné à une dizaine de loges provençales travaillant au Rite Écossais Rectifié.

En 2009, il fonde et depuis anime le Cercle d’Etudes et de Recherches sur le Rite Écossais Rectifié  (CERRER), situé à Marseille, dont les travaux visent à approfondir l’histoire des origines, de la structuration et de l’évolution de ce rite maçonnique. LE CERRER accorde également une place importante à l’étude de la symbolique et aux spécificités du Rectifié, tout en privilégiant une approche universelle.