Course du soleil | Rite Ecossais Rectifié

La lumière du soleil meurt chaque soir et renaît chaque matin … à l’Orient. Ce continuel passage de l’ombre à la lumière, de la lumière à l’ombre fait du soleil un symbole de régénération.

On lit dans Ecclésiaste 1, 5 : « Le soleil se lève, le soleil se couche ; il soupire après le lieu d’où il se lève de nouveau. » Chaque jour, en effet, le soleil franchit la ligne d’horizon à l’est (à l’orient) et descend sous la ligne d’horizon à l’ouest (à l’occident). Ce mouvement cyclique trouve sa force dans une réitération périodique continue.

La course du soleil, entre mort et résurrection

Le soleil vit, circule, éclaire, mais, aux yeux de l’homme, il interrompt sa course le soir, comme pour se reposer ou descendre au royaume des ombres où sa force et sa lumière sont comme menacés de mort. Mais, avec une régularité sans pareille, le soleil resurgit à nouveau et reprend son essor. Gandhi écrivait : « Le soleil n’a jamais donné l’impression de souffrir de surmenage et pourtant, sans relâche et avec une régularité sans pareille, il s’acquitte de son service ».

Chaque matin annonce le jour qui succède à la nuit. La course du soleil nous enseigne que tout mouvement se décrit entre une naissance et une mort. Mort uniquement apparente, car le soleil, en disparaissant à l’occident, prépare sa résurrection. Rien ne commence et rien ne finit d’une manière absolue. Il n’y a de commencement et de fin qu’en apparence. En réalité, tout se tient, tout est recommencement, tout se continue…

Le soleil, symbole de régénération

Ce continuel passage de l’ombre à la lumière, de la lumière à l’ombre fait du soleil un symbole d’immortalité. L’idée de renaissance, liée au mouvement solaire, est notamment exprimée symboliquement dans l’Evangile de Jean (12, 24) par l’image du grain enterré qui, de manière cyclique, doit mourir afin de devenir épi.

L’homme, assimilant son destin à celui de la lumière issue de l’Orient, symbole de régénération, prend alors par elle espérance et confiance en la pérennité de la vie. La lumière qui se lève à l’Orient est, pour l’homme, le symbole d’une puissante volonté de survie, de la résurrection, du triomphe de la vie sur la mort.

L’action de naissance et de renaissance de la lumière solaire, sans cesse répétée, se retrouve dans l’image du Phénix, cet oiseau mythique et fabuleux, d’une splendeur sans égale, doué d’une extraordinaire longévité.

Le Phénix se levait avec l’aurore comme un soleil ; la légende le fit se consumer et s’éteindre comme le soleil, dans les ténèbres de la nuit, puis renaître de ses cendres. Le Phénix était, dans l’Egypte ancienne, un symbole des révolutions solaires ; il était associé au cycle quotidien du soleil et au cycle annuel des crues du Nil, d’où son rapport avec la régénération et la vie, avec le mythe de l’Eternel Retour. Solange Sudarkis écrit que « le mythe du Phénix nous apprend à brûler nos insuffisances et à renaître des cendres du vieil homme. »

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JCS

Avec une pratique de plus de vingt années du Rite Écossais Rectifié, J.C. Sitbon a été Vénérable Maître de sa loge de 2003 à 2006 et rédacteur en chef, jusqu’en 2008, de L’Etroit Lien, journal destiné à une dizaine de loges provençales travaillant au Rite Écossais Rectifié.

En 2009, il fonde et depuis anime le Cercle d’Etudes et de Recherches sur le Rite Écossais Rectifié  (CERRER), situé à Marseille, dont les travaux visent à approfondir l’histoire des origines, de la structuration et de l’évolution de ce rite maçonnique. LE CERRER accorde également une place importante à l’étude de la symbolique et aux spécificités du Rectifié, tout en privilégiant une approche universelle.